« Chez Aristote, la magnanimité est « grandeur d’âme » (magna anima = « grande âme »). Elle rend digne des plus grands honneurs celui qui peut réaliser de grandes choses, qui a confiance en lui-même et s’apprécie lui-même pour ce qu’il vaut, objectivement et sans orgueil. La pusillanimité (petitesse d’âme, pusilla anima) de celui qui ne s’apprécie pas lui-même ce qu’il vaut, et l’orgueil de celui qui se croit capable alors que ses talents sont très modérés, sont les deux extrêmes entre lesquels la magnanimité est le juste milieu. Le magnanime est vertueux et courageux, il attache peu d’importance aux honneurs et dignités, il est bienfaisant, ami ou ennemi sans hypocrisie, franc et sincère dans sa manière de parler. Il est peu enclin à parler des autres ou de lui-même, ou à se plaindre. La vanité impertinente est l’un des opposés de la magnanimité. Le magnanime est désintéressé: il recherche en tout l’idéal du bien et non son propre avantage3.
Selon R. A. Gauthier, il s’agit d’une « vertu générale » qui s’appuie sur toutes les autres, c’est l’« ornement des vertus ». Elle étend son rayonnement sur toute la vie morale, elle est principe d’épanouissement de la personnalité, en faisant tendre à la grandeur et à la perfection de l’humain. « Sa recherche de la grandeur transfigure toutes les vertus (…). Elle suppose les autres vertus. Mais elle leur inspire à toutes un élan nouveau, (…) elle les entraîne toutes dans son aspiration à la grandeur, elle les force à se dépasser elles-mêmes (…) elle aspire de toute son ardeur à la perfection de la vertu. » » Wikipedia.