Les tours démesurées seraient-elles passées de mode ? Elles coûtent chères en entretien, caractérisent peu les entreprises qui les investissent et ont la singulière faculté de déprimer ceux qui s’y rendent… Le gigantisme a peut-être bien vécu, et l’anonymat de ces grandes vitrines de verre qui n’ont rien à montrer a fini par lasser.
« Paris est toujours beau, mais Dieu sait que les architectes font de leur mieux pour ruiner cette beauté. La périphérie a été détruite et le centre a été abîmé. Aucun architecte ayant œuvré depuis la fin de la seconde guerre mondiale n’a ajouté à la beauté de la ville, et chacun d’entre eux en a soustrait quelque chose. Les nouveaux bâtiments ont suscité une condamnation universelle dès leur conception, seule la familiarité les a rendus tolérables. Le fait que les architectes d’après-guerre soient incapables de faire quoi que ce soit de beau est une vérité si unanimement acceptée que personne ne se soucie de demander pourquoi. Il s’agit juste d’un aspect de la vie moderne, au même titre que les voyages en avion et internet. » Claire Berlinski
« Pour qu’un bâtiment soit beau, il doit posséder une symétrie et des proportions parfaites comme celles qu’on trouve dans la nature » Vitruve
« Une capitale loin de la mer c’est une sale cuve d’asphyxie, un Père-Lachaise en convulsions. C’est pas de l’ “Urbanisme” qu’il nous faut !… C’est plus d’Urbanisme du tout ! La banlieue, faut pas l’arranger, faut la crever, la dissoudre. C’est le bourrelet d’infection, la banlieue, qu’entretient, préserve toute la pourriture de la ville. Tout le monde, toute la ville à la mer ! »
Louis-Ferdinand Céline, Bagatelles pour un massacre.