« Dans un monde qui bouge, l’immobilisme est un désordre »
Un publicitaire
« Dans ce temps-là on ne gagnait pour ainsi dire rien. Les salaires étaient d’une bassesse dont on n’a pas idée. Et pourtant tout le monde bouffait. Il y avait dans les plus humbles maisons une sorte d’aisance dont on a perdu le souvenir. Au fond on ne comptait pas. Et on n’avait pas à compter. Et on pouvait élever des enfants. Et on en élevait. Il n’y avait pas cette espèce d’affreuse strangulation économique qui à présent d’année en année nous donne un tour de plus. On ne gagnait rien ; on ne dépensait rien ; et tout le monde vivait.
Il n’y avait pas cet étranglement économique d’aujourd’hui, cette strangulation scientifique, froide, rectangulaire, régulière, propre, nette, sans une bavure, implacable, sage, commune, constante, commode comme une vertu, où il n’y a rien à dire, et où celui qui est étranglé a si évidemment tort.
On ne saura jamais jusqu’où allait la décence et la justesse d’âme de ce peuple ; une telle finesse, une telle culture profonde ne se retrouvera plus. Ni une telle finesse et précaution de parler. Ces gens-là eussent rougi de notre meilleur ton d’aujourd’hui, qui est le ton bourgeois. Et aujourd’hui tout le monde est bourgeois. » (…) « Nous avons connu, nous avons touché un monde, (enfants nous en avons participé), où un homme qui se bornait dans la pauvreté était au moins garanti dans la pauvreté. C’était une sorte de contrat sourd entre l’homme et le sort, et à ce contrat le sort n’avait jamais manqué avant l’inauguration des temps modernes. Il était entendu que celui qui faisait de la fantaisie, de l’arbitraire, que celui qui introduisait un jeu, que celui qui voulait s’évader de la pauvreté risquait tout. Puisqu’il introduisait le jeu, il pouvait perdre. Mais celui qui ne jouait pas ne pouvait pas perdre. Ils ne pouvaient pas soupçonner qu’un temps venait, et qu’il était déjà là, et c’est précisément le temps moderne, où celui qui ne jouerait pas perdrait tout le temps, et encore plus sûrement que celui qui joue. » Charles Peguy
“Le progrès et la catastrophe sont l’avers et le revers d’une même médaille.” Hannah Arendt
« Il n’y a plus d’autre crime que de ne pas être absolument moderne. » Philippe Murray
« Il reste entendu que tout progrès scientifique accompli dans le cadre d’une structure sociale défectueuse ne fait que travailler contre l’homme, que contribuer à aggraver sa condition. »
André Breton. Le Figaro littéraire, 12 octobre 1946.
« On a dit parfois de l’homme qu’il était un animal religieux. Le système l’a défini une fois pour toute comme animal économique, non seulement l’esclave mais l’objet, la matière presque inerte, irresponsable du déterminisme économique et sans espoir de s’en affranchir puisqu’il ne connaît d’autre mobile que l’intérêt, le profit. Rivé à lui-même, à son égoïsme, l’individu n’apparaît plus que comme une quantité négligeable, soumise à la loi des grands nombres. On ne saurait prétendre l’employer que par masse, grâce à la connaissance des lois qui le régissent. Aussi, le progrès n’est plus dans l’homme, il est dans la technique, dans le perfectionnement des méthodes capables de permettre une utilisation chaque jour plus efficace du matériel humain. » Bernanos, La France contre les Robots.
Michel Houellebecq
« Comme cela ne plaisait pas beaucoup au roi que son fils abandonne les sentiers battus et s’en aille par les chemins de traverse se faire par lui-même un jugement sur le monde, il lui offrit une voiture et un cheval. « Maintenant tu n’as plus besoin d’aller à pied », tels furent ses paroles. »Maintenant je t’interdis d’aller à pied », tel étaient leur sens. « Maintenant tu ne peux plus aller à pied », tels furent leur effet. »
Histoires enfantines. Cité par Gunther Anders.
« Espérer, c’est démentir l’avenir ».
Emile Cioran.
« The sight of a feather in a peacock’s tail, makes me sick. » Charles Darwin
« Par rapport à la quantité d’angoisse qui est notre lot, que nous devrions ressentir, nous sommes tout simplement des analphabètes de l’angoisse. S’il fallait résumer notre époque en une formule, la meilleure serait encore de la qualifier d’“époque où l’angoisse est devenue impossible”. […] Un exemple : nous pouvons projeter aujourd’hui de détruire sur-le-champ une grande ville et réaliser ce projet à l’aide des moyens de destruction que nous avons nous-mêmes produits. Mais nous représenter cet effet, concevoir vraiment de quoi il s’agit, nous ne le pouvons en revanche que très partiellement. Et pourtant le peu que nous sommes capables de nous en représenter – un vague tableau fait de fumées, de sang et de ruines –, est déjà énorme, comparé à l’infime quantité de sentiments ou de responsabilité que nous sommes capables de ressentir en pensant à une ville détruite. Chacune de nos facultés a donc une limite au-delà de laquelle elle ne s’exerce plus ou au-delà de laquelle elle n’enregistre plus de variations. » Günther Anders, L’Obsolescence de l’homme, sur l’âme à l’époque de la deuxième révolution industrielle [1956], trad. C. David, Ivréa, 2002, p. 295 et 298.
Modernité
« L’actuelle valorisation du changement ne fait qu’exprimer un refus de le connaître, une angoisse née d’un sentiment d’impuissance »
François Charbonneau
« Ce qui caractérise notre époque, c’est la perfection des moyens et la confusion des fins. »
Einstein
« Il faut fonder le concept de progrès sur l’idée de catastrophe. Que les choses continuent comme avant, voilà la catastrophe »
Walter Benjamin, Charles Baudelaire, Paris, Payot, 1982, p. 342.
«Il y eut un temps où le mot progrès signifiait amélioration. Aujourd’hui il signifie changement, ce changement fût-il un recul manifeste.»
Henry de Montherlant
« Il serait vain de se détourner du passé pour ne penser qu’à l’avenir. C’est une illusion dangereuse de croire qu’il y ait même là une possibilité. L’opposition entre l’avenir et le passé est absurde. L’avenir ne nous apporte rien, ne nous donne rien ; c’est nous qui pour le construire devons tout lui donner, lui donner notre vie elle-même. Mais pour donner il faut posséder, et nous ne possédons d’autre vie, d’autre sève, que les trésors hérités du passé et digérés, assimilés, recréés par nous. De tous les besoins de l’âme humaine, il n’y en a pas de plus vital que le passé. »
Simone Weil, L’enracinement
« Solitude d’un bateau sans naufrage ni étoiles »
Antonio Machado ( « Soledad de barco sin naufragio y sin estrella ». )
« Les rituels de la médecine font croire aux gens que les traitements qu’ils subissent feront du bien à leur santé, alors même que le résultat le plus clair est de les priver de la volonté d’exercer un contrôle sur leur conditions de travail et d’habitat.
Ce serait insulter le sorcier guérisseur que de voir en lui l’ancêtre du médecin moderne.
Quand on les montre à la télévision, les exploits héroïques de la médecine figurent une sorte de danse de la pluie pour des millions de gens. Ce sont des liturgies qui transforment l’espoir réaliste d’une vie autonome en illusion que les médecins donneront à l’humanité une santé toujours meilleure. C’est le rituel médical célébré par un mage préventif qui prive l’homme de la jouissance du présent. »
Ivan Illich, Némésis médicale (1975)
« Si nous voulons pouvoir dire quelque chose du monde futur, dessiner les contours théoriques d’une société à venir qui ne soit pas hyper-industrielle, il nous faut reconnaître l’existence d’échelles et de limites naturelles. L’équilibre de la vie se déploie dans plusieurs dimensions ; fragile et complexe, il ne transgresse pas certaines bornes. Il y a certains seuils à ne pas franchir. Il nous faut reconnaître que l’esclavage humain n’a pas été aboli par la machine, mais en a reçu figure nouvelle. Car, passé un certain seuil, l’outil, de serviteur, devient despote. Passé un certain seuil, la société devient une école, un hôpital, une prison. Alors commence le grand enfermement. (…) J’appelle société conviviale une société où l’outil moderne est au service de la personne intégrée à la collectivité, et non au service d’un corps de spécialistes. Conviviale est la société où l’homme contrôle l’outil. »
Ivan Illich
« Ce qui importe le plus à l’homme moderne n
Nietzsche
Michel Houellebecq in La carte et le territoire
« Il est encore une erreur fort à la mode, de laquelle je veux me garder comme de l’enfer. – Je veux parler de l’idée du progrès. Ce fanal obscur, invention du philosophisme actuel, breveté sans garantie de la Nature ou de la Divinité, cette lanterne moderne jette des ténèbres sur tous les objets de la connaissance; la liberté s’évanouit, le châtiment disparaît. Qui veut y voir clair dans l’histoire doit avant tout éteindre ce fanal perfide. Cette idée grotesque, qui a fleuri sur le terrain pourri de la fatuité moderne, a déchargé chacun de son devoir, délivré toute âme de sa responsabilité, dégagé la volonté de tous les liens que lui imposait l’amour du beau: et les races amoindries, si cette navrante folie dure longtemps, s’endormiront sur l’oreiller de la fatalité dans le sommeil radoteur de la décrépitude. Cette infatuation est le diagnostic d’une décadence déjà trop visible.
Demandez à tout bon Français qui lit tous les jours son journal dans son estaminet ce qu’il entend par progrès, il répondra que c’est la vapeur, l’électricité et l’éclairage au gaz, miracles inconnus aux Romains, et que ces découvertes témoignent pleinement de notre supériorité sur les anciens; tant il s’est fait de ténèbres dans ce malheureux cerveau et tant les choses de l’ordre matériel et de l’ordre spirituel s’y sont si bizarrement confondues ! Le pauvre homme est tellement américanisé par ses philosophes zoocrates et industriels qu’il a perdu la notion des différences qui caractérisent les phénomènes du monde physique et du monde moral, du naturel et du surnaturel.
Si une nation entend aujourd’hui la question morale dans un sens plus délicat qu’on ne l’entendait dans le siècle précédent, il y a progrès; cela est clair. Si un artiste produit cette année une oeuvre qui témoigne de plus de savoir ou de force imaginative qu’il n’en a montré l’année dernière, il est certain qu’il a progressé. Si les denrées sont aujourd’hui de meilleure qualité et à meilleur marché qu’elles n’étaient hier, c’est dans l’ordre matériel un progrès incontestable. Mais où est, je vous prie, la garantie du progrès pour le lendemain ? Car les disciples des philosophes de la vapeur et des allumettes chimiques l’entendent ainsi: le progrès ne leur apparaît que sous la forme d’une série indéfinie. Où est cette garantie ? Elle n’existe, dis-je, que dans votre crédulité et votre fatuité.
Je laisse de côté la question de savoir si, délicatisant l’humanité en proportion des jouissances nouvelles qu’il lui apporte, le progrès indéfini ne serait pas sa plus ingénieuse et sa plus cruelle torture; si, procédant par une opiniâtre négation de lui-même, il ne serait pas un mode de suicide incessamment renouvelé, et si, enfermé dans le cercle de feu de la logique divine, il ne ressemblerait pas au scorpion qui se perce lui-même avec sa terrible queue, cet éternel desideratum qui fait son éternel désespoir ?
Transportée dans l’ordre de l’imagination, l’idée du progrès (il y a eu des audacieux et des enragés de logique qui ont tenté de le faire) se dresse avec une absurdité gigantesque, une grotesquerie qui monte jusqu’à l’épouvantable. La thèse n’est plus soutenable. »
Charles Baudelaire, Curiosités esthétiques, Exposition universelle, 1855
« La longue monotonie de ces chemins en ligne droite est fort ennuyeuse pour le voyageur dont les yeux sont toujours arrivés longtemps avant les jambes. »
René-Louis de Girardin, en 1777 .
« L’idéologie du progrès est tellement admise qu’elle n’a pas besoin de livres ou de troupes de choc pour triompher. »
Bernard Charbonneau
« Surtout, le désir des psychiatres allemands a rencontré l’idéologie hitlérienne sur un point précis : l’idée que tout problème appelle sa solution. Ce que beaucoup de médecins ne pouvaient admettre était l’existence d’êtres incurables, défiant leur pouvoir thérapeutique. Le système de mise à mort des malades mentaux s’est constitué pour ne plus voir ni entendre des êtres qui contredisent les pouvoirs de la science médicale. Tenue en échec, la rage de guérir s’est transformée en volonté d’anéantir. Ce livre rappelle que le progressisme se retourne contre le progrès lorsqu’il sacrifie toute considération morale au problem solving. Le nazisme a exploité à fond les ambivalences de la modernité, jusqu’à retourner contre elle, avec une violence inouïe, nos engagements spontanés en faveur de la «vie saine». »
Michaël Foessel, in Libération.
« Google est en train de rentrer dans la lutte contre la mort avec des moyens intellectuels et financiers absolument considérables. Le but de sa filiale, Calico, est d’augmenter l’espérance de vie de 20 ans d’ici 2035, et à terme, d’”euthanasier la mort”. La personne qui vivra mille ans est probablement déjà née : en 2100, elle n’aura que 86 ans et va bénéficier des progrès des biotechnologies, puis elle pourra ensuite atteindre 2150, 2200 car la technologie sera à cette époque là incroyablement puissante. »
Laurent Alexandre
“L’idée de progrès est la plus morte des idées mortes… elle a été totalement démentie par les faits dans la traversée du vingtième siècle.”
Lewis Mumford, 1932.
« le progrès fatal est une illusion et une sottise »
Charles Renouvier, 1903.
« Il est encore une erreur fort à la mode, de laquelle je veux me garder comme de l’enfer. — Je veux parler de l’idée du progrès. Ce fanal obscur, invention du philosophisme actuel, breveté sans garantie de la Nature ou de la Divinité, cette lanterne moderne jette des ténèbres sur tous les objets de la connaissance ; la liberté s’évanouit, le châtiment disparaît. Qui veut y voir clair dans l’histoire doit avant tout éteindre ce fanal perfide. Cette idée grotesque, qui a fleuri sur le terrain pourri de la fatuité moderne, a déchargé chacun de son devoir, délivré toute âme de sa responsabilité, dégagé la volonté de tous les liens que lui imposait l’amour du beau : et les races amoindries, si cette navrante folie dure longtemps, s’endormiront sur l’oreiller de la fatalité dans le sommeil radoteur de la décrépitude. Cette infatuation est le diagnostic d’une décadence déjà trop visible.
Demandez à tout bon Français qui lit tous les jours son journal dans son estaminet ce qu’il entend par progrès, il répondra que c’est la vapeur, l’électricité et l’éclairage au gaz, miracles inconnus aux Romains, et que ces découvertes témoignent pleinement de notre supériorité sur les anciens ; tant il s’est fait de ténèbres dans ce malheureux cerveau et tant les choses de l’ordre matériel et de l’ordre spirituel s’y sont si bizarrement confondues ! Le pauvre homme est tellement américanisé par ses philosophes zoocrates et industriels qu’il a perdu la notion des différences qui caractérisent les phénomènes du monde physique et du monde moral, du naturel et du surnaturel.
Si une nation entend aujourd’hui la question morale dans un sens plus délicat qu’on ne l’entendait dans le siècle précédent, il y a progrès ; cela est clair. Si un artiste produit cette année une œuvre qui témoigne de plus de savoir ou de force imaginative qu’il n’en a montré l’année dernière, il est certain qu’il a progressé. Si les denrées sont aujourd’hui de meilleure qualité et à meilleur marché qu’elles n’étaient hier, c’est dans l’ordre matériel un progrès incontestable. Mais où est, je vous prie, la garantie du progrès pour le lendemain ? Car les disciples des philosophes de la vapeur et des allumettes chimiques l’entendent ainsi : le progrès ne leur apparaît que sous la forme d’une série indéfinie. Où est cette garantie ? Elle n’existe, dis-je, que dans votre crédulité et votre fatuité.
Je laisse de côté la question de savoir si, délicatisant l’humanité en proportion des jouissances nouvelles qu’il lui apporte, le progrès indéfini ne serait pas sa plus ingénieuse et sa plus cruelle torture ; si, procédant par une opiniâtre négation de lui-même, il ne serait pas un mode de suicide incessamment renouvelé, et si, enfermé dans le cercle de feu de la logique divine, il ne ressemblerait pas au scorpion qui se perce lui-même avec sa terrible queue, cet éternel desideratum qui fait son éternel désespoir ? »
Charles Baudelaire.
« La civilisation moderne n’est plus qu’un véhicule gigantesque, lancé sur une voie à sens unique, à une vitesse sans cesse accélérée. Ce véhicule ne possède malheureusement ni volant, ni frein, et le conducteur n’a d’autres ressources que d’appuyer sans cesse sur la pédale d’accélération, tandis que, grisé par la vitesse et fasciné par la machine, il a totalement oublié quel peut être le but du voyage. Assez curieusement on appelle progrès, liberté, victoire de l’homme sur la nature, cette soumission totale et sans espoir de l’humanité aux rouages économiques et techniques dont elle s’est dotée. L’homme, qui s’est assuré une domination incontestable sur toutes les espèces animales d’une taille supérieure à celle des virus et des bactéries, s’est avéré incapable de se dominer lui-même. » Lewis Mumford (La cité à travers l’histoire, 1964)
« Si nous étions demain matin soudain bloqués par la neige dans la rue où nous habitons, nous accéderions soudain à un monde beaucoup plus vaste et beaucoup plus extravagant que ce que nous avons jamais connu. Tout l’effort de l’individu typiquement moderne consiste à s’échapper de la rue où il vit »
Chesterton, Hérétiques, 1905.
« Ce que j’appelle le projet moderne est un des faits culturels qui sont apparus à l’époque moderne. Il consiste à faire du « moderne » le critère dernier du bien, et de l’arrachement par rapport à tout ce qui nous précède un devoir absolu : arrachement par rapport à la nature, par rapport au Dieu créateur, par rapport au passé. Et à la place, la tentative de la part de l’homme (ou de certains hommes, qui avouent parfois qu’ils ne seraient pas mécontents de se débarrasser des autres s’ils ne sont pas « dans le coup ») de se définir soi-même sans recourir ni à la Nature ni à Dieu, et partant de faire main basse sur la première et de se substituer au second. »
Rémi Brague, Philitt.fr
« Le Progrès se réduit finalement à voler à l’homme ce qui l’ennoblit, pour lui vendre au rabais ce qui l’avilit. »
Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie – Scolies pour un texte implicite
» Nous voulons tous le progrès, mais si vous êtes sur la mauvaise voie, le progrès signifie faire demi-tour et revenir sur la bonne voie ; dans ce cas, l’homme qui fait retour arrière le plus tôt est le plus progressiste. » C.S. Lewis
« On nous apprend, en effet, au milieu d’une foule de commentaires enthousiastes que n’importe quelle ville d’importance moyenne peut être totalement rasée par une bombe de la grosseur d’un ballon de football. Des journaux américains, anglais et français se répandent en dissertations élégantes sur l’avenir, le passé, les inventeurs, le coût, la vocation pacifique et les effets guerriers, les conséquences politiques et même le caractère indépendant de la bombe atomique. Nous nous résumerons en une phrase : la civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques. »
Albert Camus, 8 Août 1945, Combats.
« Globalement, on peut dire que je ne suis toujours pas réconcilié avec ce monde de plus en plus dépoétisé, malgré les rares moments de paix que je peux goûter. »
Michel Houellebecq, in Le Figaro.